Cahiague, village Huron-Ouendate

Guidé par les Hurons-Wendats, Champlain se rendit dans le sud de la baie Georgienne en canot, empruntant les rivières Outaouais et Française, dans le but de développer des alliances avec les Premières nations, d’établir des relations commerciales et d’inculquer le christianisme.

Dans ses nombreux journaux, il décrit environ une douzaine de villages qu’il a visités, notamment Cahiague, une colonie majeure de 200 maisons longues à l’intérieur d’une palissade de protection en bois pouvant accueillir jusqu’à 5 000 personnes.

C’est là que Champlain et les Wendat prévoyaient lancer une attaque surprise contre la forteresse de leurs ennemis iroquois dans ce qui se trouve maintenant le nord de l’État de New York. Et c’est à Cahiague que Champlain, blessé à une jambe lors de l’assaut malheureux, revint pour reprendre des forces au cours de l’hiver 1615-16.

L’emplacement exact de Cahiague incertain

Un site près de Warminster, où les archéologues ont découvert les restes d’un grand village en 1947, a été considéré par certains comme le site du village de Cahiague et une plaque historique provinciale, érigée dans les années 1960 a attribué cette identité au site. Mais il existe des arguments contradictoires suggérant que le village Huron principal était plus proche du lac Bass, selon Raynor.

“Le site de Cahiague est un mystère que j’aimerais vraiment bien résoudre”. Des vestiges de près de 600 colonies autochtones ont été retrouvés dans l’ensemble de la région entre le lac Couchiching et le sud de la baie Georgienne, déclare Raynor. “Les villages déménageaient tous les ans, épuisant le sol et arrachant les boisés”.

Selon Raynor, les douzaines de villages visités par Champlain représentent peut-être la moitié de ceux qui existaient autrefois. Toutefois, il reste difficile de localiser l’un d’entre eux avec certitude.

Bien que Champlain fût un cartographe et un observateur assidu, il a cartographié son parcours dans cette région de façon peu précise. Et sa mesure de distance était très inexacte, car l’unité utilisée – la ligue – était imprécise, ayant deux ou trois valeurs différentes avoisinant trois milles.

“Une ligue pouvait signifier la distance parcourue en une heure”, précise Raynor.

Il y a un siècle, l’historien Andrew Hunter a identifié les sites de 32 villages autochtones dans la seule région d’Orillia.

Source : traduction libre d’un extrait de l’article “Huronia Museum aims to map out Champlain’s route and create series of walking tours” par Colin McKim (The Packet and Times, October 1, 2008)

Le voyage de Champlain en Huronie, août-septembre 1615 dans ses propres mots (extraits)

[…] Constatant qu’ils mettaient longtemps à constituer leur armée et que j’aurais le temps de visiter leur pays, je résolus d’aller de village en village, par petits voyages journaliers, jusqu’à Cahiagué, où devait se situer le rendez-vous de l’armée, et qui se trouvait à quatorze lieues de Carhagouha, village d’où je partis le quatorze août (1615) avec dix de mes compagnons. J’ai visité cinq des villages les plus importants, qui étaient entourés de palissades en bois, et j’ai atteint Cahiagué, le principal village du pays, où se trouvaient deux cents grandes cabines et où tous les hommes de guerre devaient se rassembler. Chacun des habitants de ces villages nous ont reçus de façon simple et courtoise. Tout le pays que j’ai visité dans un rayon d’environ vingt à trente lieues et situé à 44 ° 30 ‘de latitude est très beau et très largement défriché.Une fois la plus grande partie de nos hommes rassemblée, nous partîmes du village le premier jour de septembre (1615) et longeâmes le bord d’un petit lac situé à trois lieues du village, où ils attrapèrent de grandes quantités de poissons, qu’ils conservent pour l’hiver. Il y a un autre lac très proche qui fait vingt-cinq lieues de pourtour et se jette dans le plus petit lac par un détroit où se déroule la pêche extensive mentionnée ci-dessus. Cela se fait au moyen d’un grand nombre de piquets qui ferment presque le détroit, il ne reste que quelques petites ouvertures à l’endroit où ils placent leurs filets dans lesquels les poissons sont capturés. Ces deux lacs se déversent dans la mer Douce. Nous sommes restés quelque temps dans cet endroit pour attendre le reste de nos sauvages.

Source : traduction libre de l’article de John Raynor publié le 1er juin 2006 (Huronia Chapter – Ontario Archaeological Society)

Propos du professeur Conrad Heidenreich concernant Champlain et cahgague

Lors de la réunion du chapitre sur la Huronie de l’Association archéologique de l’Ontario (OEA) en septembre 2010, le professeur Conrad Heidenreich a échangé avec une vingtaine de parties intéressées par la visite de Champlain en Huronie et la localisation des villages (autochtones) qu’il a visités, dont Cahiague.

Heidenreich a passé en revue les textes de Champlain décrivant ses excursions et les villages visités, les récits de Sagard et les rapports des jésuites sur les villages (qui ne font aucune mention de Cahiague). Selon son analyse des descriptions de Cahiague faites par Champlain et Sagard ainsi que l’analyse linguistique du nom, le professeur Heidenreich est convaincu que le site de Warminster est bien celui du village de Cahiague.

Source : traduction libre de l’article de William Gibson publié le 14 décembre 2010 (Huronia Chapter – Ontario Archaeological Society)

Pour de plus amples information sur les recherches concernant le site de Cahiague (en anglais seulement) : “Is The Warminster Site Champlain’s Cahiagué?” par William R. Fitzgerald (Ontario Archaeology 45:3-7, 1986)

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