Carhagouha – Site de la Première Messe en Ontario (1615)

Carhagouha est le site de la première messe dans le Haut-Canada, célébrée en Ontario par le père Joseph LeCaron en présence de Samuel Champlain, qui a eu lieu le 12 août 1615.

En Ontario, beaucoup de faits français admirables sont encore à découvrir, dont le berceau de la Francophonie ontarienne dans le comté de Tiny sur la baie Georgienne.

Dissimulé entre prés et boisés proche du village de Lafontaine se trouve l’emplacement de la première messe célébrée en Ontario le 12 août 1615 par le père Joseph le Caron, premier missionnaire récollet de la Huronie (originaire de Paris, France), en présence de Samuel de Champlain, de 14 soldats français, d’Étienne Brûlé, premier franco-ontarien (né à Champigny-sur-Marne dans la région parisienne) et les Wendats-Hurons du grand village de Carhagouha, un important établissement autochtone aujourd’hui complètement disparu.

Une croix commémorative en ciment occupe les lieux. Elle est située sur un monticule de terre d’environ un mètre de hauteur qui prend la forme d’une église dont la superficie équivaut à celle de Notre-Dame-des-Victoires de Québec. Cependant, elle se distingue par l’absence totale de murs, de toit et de clocher. Sa structure et sa beauté appartiennent à l’imaginaire de chacun, comme ce fût le cas il y a plus de 400 ans. […]. À proximité, une deuxième croix en bois rappelle qu’en 1615 la croix d’origine érigée pour l’occasion, venant de la coupe d’un chêne des environs.

La petite allée de terre contourne l’église de manière à permettre aux visiteurs de la Francophone et d’ailleur d’admirer tous les angles de l’autel sur laquelle la croix commémorative harmonieusement repose.

Les eaux bleues de la baie Georgienne sur lesquelles Champlain a navigué pour se rendre à Carhagouha apparaissent à l’horizon. C’est au parc Champlain – Wendat à Penetanguishene que Champlain fut accueilli par la Première Nation Wendat. Laissant son canot sur le rivage, il se rendit à pied à Carhagouha où une hospitalité amiable lui fut donnée. C’est là que tout a commencé.

Source : Article écrit par Jean-Pierre Bernier dans le groupe Facebook « Je suis Franco-Ontarien / Franco-Ontarienne » (17 août 2019)

Que signifie « Carhagouha » ? (emplacement du village wendat, site du village huron)

L’orthographe actuelle la plus courante pour ce village de Champlain est celle qui est utilisée dans le titre de cet article « Carhagouha ». Cependant, comme presque chaque autre nom de village, de nombreuses orthographes alternatives sont trouvées dans les documents source primaires tels que Champlain, Sagard et les Relations Jésuites et de sources secondaires et textes savants. Certaines des orthographes que j’ai trouvées jusqu’à présent sont : Carhagouha, Garhagouha, Karhahaonha et Carragougha.

Il faut se rappeler que ces noms ont été enregistrés par des personnes de différentes origines linguistiques issues de nombreuses sources orales de dialectes différents, qui ont ensuite été interprétées phonétiquement dans la langue de l’auditoire. La langue Wendat ne disposait d’aucun texte écrit permettant de comparer ces interprétations et quelques érudits ne l’ont récemment reconstruite que sous un format écrit utilisable aujourd’hui. Certains érudits et d’autres ont suggéré que les noms de ces villages puissent indiquer un emplacement ou fournissent une description géographique / imagée de l’emplacement du village, tandis que d’autres suggèrent qu’ils portent le nom d’un chef ou d’une autre personne importante de la communauté. Voici quelques traductions ou interprétations trouvés jusqu’à présent :

  • La grande ville encerclée par la forêt – La grande forteresse de palissade (A E Jones dans la vieille Huronie – 1908)
  • où se trouvent des ormes (John Steckley dans Words of the Huron – 2007)

Source : traduction libre de l’article de John Raynor publié le 3 mars 2012  (Huronia Chapter – Ontario Archaeological Society)

Joseph Le Caron, prêtre, récollet, premier missionnaire chez les Hurons, né aux environs de Paris vers 1586 et décédé près de Gisors en 1632.

Le père Le Caron embrassa l’état ecclésiastique et fut choisi comme aumônier et précepteur du duc d’Orléans. À la mort de ce dernier, il entra chez les Récollets et y fit profession en 1611. Quatre ans plus tard, Champlain emmenait en Nouvelle-France quatre récollets ; les pères Jamet, qui devint leur premier supérieur, et Le Caron étaient du nombre. Quittant Honfleur le 24 avril 1615, Le Caron abordait à Tadoussac le 25 mai suivant et, quelques jours plus tard, voguait avec les trafiquants de pelleteries vers le saut Saint-Louis pour y rencontrer les Hurons et tenter de les suivre en leur pays. Sûr de réaliser son projet, il redescendit à Québec pour s’y munir des objets nécessaires au culte et, vers le 23 juin, il était de nouveau à la rivière des Prairies. Le lendemain, la messe « fut chantée sur le bord de la dite rivière avec toute dévotion par le père Denis et le père Joseph ». Il manifesta alors à Champlain son projet d’aller demeurer chez les Attignaouantans (nation de l’Ours) « pour apprendre leur langue […] et annoncer le nom de Dieu à ces sauvages ». Après un voyage dont Le Clercq nous a fait le récit, le père Le Caron s’établit à Carhagouha. Le 12 août, en présence de Champlain et des Français qui l’accompagnaient, il célébra la première messe en pays huron. Le 15 janvier 1616, Champlain, qui était revenu de son expédition militaire et avait rejoint le père Le Caron, partit avec lui visiter la nation des Pétuns ainsi que sept autres villages de leurs alliés qui les reçurent avec la plus cordiale hospitalité et avec lesquels ils se lièrent d’amitié. Quittant cette contrée le 20 mai, le père Le Caron arrivait à Québec le 11 juillet après avoir fait halte au saut Saint-Louis et à Trois-Rivières. La mission au pays des Hurons était fondée.

Des récollets venus en Nouvelle-France, le père Le Caron fut l’un des plus remarquables, tant par sa culture que par son zèle apostolique. Il avait concouru efficacement à l’établissement de l’Église en Canada et fondé la première mission en Huronie.

Source Dictionnaire biographique du Canada (Frédéric Gingras)

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